« La scène est plongée dans la pénombre, il ne reste que le bloc de sortie d’incendie encore vaillant malgré le nuage de toiles d’araignées et de poussières qui l’entoure. Un caddie, posé au milieu face à nous, rempli de tubes et de barres métalliques nous accueille. Des papiers, des cartons, des fils électriques et des débris de verre jonchent le sol émietté. Le fond de la pièce n’est pas perceptible, des rangées d’étagères métalliques se dessinent dans l’ombre. Chacun progresse les yeux grands ouverts et l’équipe est en quelques minutes dispersée. Les prudents, ou les émotifs comme moi, sont toujours à l’entrée cartographiant l’espace, s’imprégnant de l’odeur du message de l’émotion de la découverte. Quelques paroles s’échangent, des sourires. Les plus sérieux installent déjà leurs outils, sortent leurs blocs se positionnent pour les premières mesures. Les quelques intrépides ont déjà disparus entre les étagères. »
extrait du journal de bord
Déambuler dans les sous-sols en suivant son faisceau de lampe frontal, contourner les étagères, dériver dans les abysses des réserves, slalomer debout sur un charriot, s’engloutir dans le gros du bazar… difficile de déterminer une trajectoire commune tant que nous sommes tous pris par des courant différents.
Au musée, lorsque que l’on arrive à l’administration, il y a un local technique tout suite sur la droite, très peu de personnes savent qu’il y a à son fond une petite porte qui donne sur les toilettes du 3ème étage, permettant d’accéder directement aux espaces d’expositions. Un emplacement idéal pour placer notre salle des cartes. Le procécole trajectoire a pour dessein la carte de notre odyssée. Chaque groupe a tracé un cheminement visualisé sur un extrait de la vidéo déambulatoire. Puis a modelé un mince passage avec des chaises à travers le large couloir des bureaux.
Le service de sécurité a noté que sur les 300 personnes qui ont traversé le couloir, un groupe d’explorateurs a fait tomber 3 feuilles de la ramette de papier bleu, ce qui constitue un risque de propagation potentielle de feu sur le trajet. Notre carte n’est donc pas fixe. La trajectoire préétablie n’est pas possible dans le dédale mouvant des choses entassées. Dériver comme une bille de flipper qui rebondit de trouvaille en énigme nous semble l’itinéraire privilégié.