En Conversion par zigzzag


Exposition collective à la Taverne Gutenberg

du 19 novembre au 2 décembre 2015

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Mise en lumière sur trois étages d’un immeuble abandonné renconverti en résidence artistique éphémère (oct – déc 2015)

 

Collectif zigzzag invité pour l’exposition En conversion

 Par la stimulation de Félix Lachaize & Maxime Rizard, le collectif zigzzag réunit plusieurs individus ayant chacun une démarche artistique spécifique (sculpture, vidéo, dessin, peinture, photographie, édition, et cetera). Pour l’exposition En Conversion, certains d’entre eux réalisent des créations inédites in situ, d’autres réactualisent des projets antérieurs en fonction des caractéristiques de la Taverne Gutenberg. Tous partagent une recherche axée sur la notion de récit et de déplacement, par une mise en jeu de la temporalité et de l’espace. Parfois le groupe de protagonistes est sujet, parfois prétexte à faire oeuvre.

Le collectif zigzzag est composé de :

Kévin Chouchounoff, Marc Etienne, Pauline Fleuret, Nicolas Hensel, Marthe Jung, Félix Lachaize, Ludovic Lacreuse, Thierry Liegeois, Sébastien Maufroid, Quentin Maussang, Amandine Mohamed-Delaporte, Olivier Neden, Mathilde Penet, Laurent Reyes, Maxime Rizard, Irène Sinou, Antoine Sylvain.

 

 

En conversion

par ZIGZZAG

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À l’angle de la rue de l’Épée et de la rue Gutenberg dans le quartier de la Guillotière à Lyon, il y a un immeuble en attente de réhabilitation. Le bâtiment a traversé plusieurs siècles et connaitra d’autres époques. Durant trois mois il est reconverti en centre d’échanges artistiques. Le lieu a beau avoir été déserté par ses anciens occupants, il semble habité par son histoire. Les murs transpirent d’interrogations, et nous engagent à pousser la porte au dehors, dans le quartier, pour comprendre comment il était et ce qu’il deviendra.

La conversion à ski est un court instant technique où le skieur s’arrête pour changer de direction. Le bâtiment se trouve également dans un tournant de son histoire. Depuis de nombreuses années, il y avait au rez-de-chaussée un bar restaurant algérien et aux étages des appartement divisés en chambres louées à l’unité. C’était autre chose avant et plusieurs rumeurs courent sur son devenir. Bref, sa chronologie zigzague.

Au milieu de sa conversion le skieur se retrouve dans une position assez inconfortable et délicate dite de « danseuse » où il a un ski vers l’avenir et l’autre vers le passé. La suite pour lui devait être sans surprise. En se penchant en avant, il devait passer en appui ski aval, et amener à nouveau les pointes de pied derrière au niveau de son autre talon en le faisant glisser le long du ski pour le faire pivoter presque tout seul et ainsi le ramener bien parallèle à l’autre, repartir jusqu’au prochain virage, et la prochaine conversion.

Mais on a eu d’autres projets pour lui, les artistes du collectif zigzzag se sont pointés autour du skieur en danseuse paumé dans sa montagne pour lui chatouiller la spatule.

Invité de l’exposition en conversion, le collectif propose un cheminement d’oeuvres qui dialogues entre elles, avec le lieu, son histoire et son quartier. Autour d’une pièce commune, le collectif est déterminé à s’assurer des bons appuis du skieur.

 

– Détails de l’exposition –

 

 

ESPACE ZIGZZAG

Pièce collective

 

En vitrine, le collectif expose les objets, documents, archives et matériaux cachés ou enfouis dans le bâtiment. Ceux-ci ont été trouvés lors de fouilles quasi-scientifiques, derrière des murs, dans les faux-plafonds ou quelque fois laissés en évidence. Autant de strates de la mémoire du lieu, ainsi restitués présentement.

Si les uns les ont agencés, les autres vont les manier le temps de plusieurs interventions le soir du vernissage.

 

FÉLIX LACHAIZE

Faire de la place en gardant tout 

volume aplati au mur

190 x 180 x 10 cm

Dans un premier temps j’ai aplati le fourneau du restaurant, celui-ci gênait la reconversion du lieu en espace artistique. Le rendre plus léger et moins encombrant était nécessaire. La conversion du cracra en photographique est un petit plus de l’artiste pour qu’il ne colle plus aux doigts.

 
 
 
Les Palmiers d’Or, dehors

projet photographique, écran vidéo

Au rez de chaussée, il y avait depuis de nombreuses années le comptoir du bar restaurant Les Palmiers d’Or bien connu dans le quartier. J’ai proposé aux habitants, passants, structures locales de venir avec moi pour promener les pièces du bar et de faire des installations avec.

 

QUENTIN MAUSSANG

Surface de l’écueil

imprécations pacifistes expiatoires a capella

 

LUDOVIC LACREUSE

Passer à l’orange

impression

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Me nourrissant de mon environnement et de l’actualité, je joue, non sans un second degré, avec les systèmes sociaux, culturels ou politiques. Cette pratique prend des formes diverses, que je nomme « actes » qui se déroulent parfois dans l’espace public. Je m’applique à ce que les actes que j’accomplis ne soient pas perturbés, je ne convie donc ni spectateur, ni complice, ni photographe documentant l’action.

Dans les espaces d’exposition, je montre les descriptions précises des actes accompagnées des restes physiques (s’il y en a). La réelle exécution des actes est généralement imperceptible et invérifiable, mais les enjeux restent saisissables.

 

KÉVIN CHOUCHOUNOFF

Nature morte au citron et tomate

Nature morte aux pommes et citrons

Nature morte au citron

acrylique, pigments et encre de chine sur toile

dimensions variables

Pour cette exposition un ensemble de 3 toiles sont présentées. J’insiste ici sur l’aspect clairement expérimentale de ma recherche dont les axes principaux sont : un questionnement de la peinture et du pictural, l’attrait pour la matière et les effets de sa transformation dans la représentation, une recherche liée à l’environnement immédiat qu’il soit concret (incarné dans des objets qui m’entourent), ou liée à la pensée et l’imaginaire. L’interrogation sur la vie, la réflexion sur le passage du temps sur les choses, génèrent chez moi une iconographie variée. J’insiste sur l’intérêt que je porte à la transformation du vivant, sa métamorphose, sa décomposition et pourrissement, ici visible dans cette série de peintures.

 

SÉBASTIEN MAUFROID

C’était mieux avant

Micro-édition

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Des chapeaux qui s’envolent, des femmes qui accouchent dans la rue ou des ivrognes qui boivent trop… Entre les rues Moncey, Villeroy, Turenne, Paul Bert et LIberté, un recueil de fait divers inutiles, droit sorti d’une époque que personne ne connait.

 

ANTOINE SYLVAIN

Palmiers d’hors

platre, mousse expansive, peinture

Cette sculpture fait référence au nom de l’ancien bar restaurant du 5 rue de l’Épée : Les Palmiers d’Or. Souvenir du bled, le palmier évoque le paysage méditerranéen. J’ai façonné mon palmier à l’instar des indices du lieu, habité par d’anciens émigrés algériens.

 

PAULINE FLEURET

Rue de l’épée

papier, terre

 

Lyon, Bruxelles, Dieppe, Montréal.

Dénominateur commun : une rue du même nom.

Comment des plans de ville entrent en dialogue et se reforment en un lieu nouveau.

Comment le vide de certains espaces en construit de nouveaux.

Comment des choses sérieuses deviennent pièces de jeu.

Des géographies en morceaux, des échelles détournées, un puzzle in situ.

 

LAURENT REYES

Bruits de couloirs

installation sonore

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Que se passe-t-il derrière une porte fermée ? La pièce reste sage et immobile, elle se remémore ses meilleurs moments ou elle s’invente une nouvelle vie ? Tendre l’oreille ne donne pas toujours de réponse mais nous aide à en imaginer.

 

AMANDINE MOHAMED-DELAPORTE

La volière

caisson lumineux, photographie numérique, néons, bois, métal, fusain

83 x 63 cm

 

Backstage

caisson lumineux, photographie numérique, néons, bois, métal

4 x 60 cm

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Chez Tati

16 photographies couleurs encadrées

10 x 15 cm

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Mon but n’est pas de noircir le tableau de cet immeuble, aux multiples vies et visages qui se sont succédés mais de laisser une trace de ce qui a été. Une image esthétique voire poétique, des photographies comme un cabinet de curiosité, d’activités mystérieuses, dramatiques, étranges et même peut-être d’espoirs qui ont pu être pratiquées ici. Laisser le doute, l’envie de voir une traces du passé avant la reconversion des lieux.

 

IRÈNE SINOU

L’image manquante

projection, dispositif sonore

6 min 11 s

« Les morts vont vite, dit un vieil adage, mais le progrès va plus vite encore que les morts »

Emile Gautier, préface de « La photographie des couleurs et les découvertes de Louis Ducos du Hauron », Paris, 187?

Substitut rétinien, empreinte de mémoire, la lumière écrite sur le papier garde la trace de là où le regard s’est posé. « L’image manquante » casse la pose et invite à se plonger dans l’épopée photographique et sonore depuis les prémices de l’enregistrement à la gloutonnerie digitale.

Résultat : une sorte d’hypnose épileptique, révélation latente de qui se cache derrière les images.

 

THIERRY LIEGEOIS 

Michael was here

poster couleur, matériaux mixtes

156 x 80 x 30 cm

 

Autant vous le dire tout de suite, j’aime les maisons hantées.

Ces manèges dans leur conception désuète renvoie directement à l’oeuvre d’art totale. « L’architecture roulante », les sculptures en résines, les sons, les lumières, les divers ventilations et autres mécanismes sont la condition d’une expérience immersive qui implique autant le corps que l’esprit.

La Taverne Gutenberg tient de cela, les murs, l’état du réseau électrique, les toiles d’araignées et les objets qui s’y trouvent, sont les vestiges du passé. Une part d’histoire. Qui ne verrait pas l’aspect fantomatique d’un vieux portrait argentique… Dans ces débris, un poster de Michael Jackson. Quoi de mieux que le portrait grinçant du roi de la pop pour jouer de cette état transitoire entre incarnation et désincarnation et faire ainsi d’un taudis un spectacle.

 

NICOLAS HENSEL

Deal Standard

matériaux mixtes

 

Pour En conversion, j’ai choisi de travailler avec un petit espace (des anciennes toilettes) dans lequel le spectateur ne doit pas accéder pour des raisons de sécurité. Dans la cave j’ai prélevé une petite plaque émaillée ronde sur laquelle est représentée un levé ou couché de soleil. On lit sur celle-ci « deal Standard ».

A partir de ces deux conditions, la forme émerge.

 

MATHILDE PENET

L’infini turbulent

Vidéo projetée en boucle

3 min 03 s

 

Enregistrement vidéo réalisé à partir d’un capteur Kinect. Initialement conçu comme le périphérique d’une console de jeux-vidéos, cet outil possède un capteur de couleur, de mouvement et de profondeur. En exploitant les limites de ce dispositif à des fins plastiques, le geste de l’artiste dégage des matérialités spécifiques permises par cette technique de captation et retranscrit les contours d’un espace agité : « On est entré dans une zone de chocs. On touche des visions intérieures. Des milliers et des milliers de pixels par pouce, d’une surface plane surgit soudainement un volume, l’espace se réinvente sans cesse ».

 

MARTHE JUNG

Antipode

peinture acrylique

 

Pour En Conversion, j’ai décidé de jouer sur la forme de mutation. Le skieur en conversion se retrouve en position de « danseuse ». Je mixe alors ces deux propos qui m’amène à dessiner des danseuses ou gymnastes dont les membres se sont inversés. Les patins en guise de mains et celles-ci en guise de pieds. Je les intègres ensuite au décor du bâtiment, en troquant la barre de la cage d’escalier en barre de salle de danse. Le tout dans une perspective particulière.

 

MARC ETIENNE

Filtres sur sol

dimensions variables

 

L’installation est composée de filtres pour cigarettes. Posés sur le sol, verticalement tels des mini totems, ils forment un ensemble fragile, car soumis aux probables accidents liés à l’activité du lieu qui accueille cette proposition. « Ces détériorations sont la vie de l’oeuvre » nous dit Marc Etienne lorsqu’il installe ces mini sculptures, qu’il soumet à des accidents qui seront heureux. « Obligatoirement heureux » précise-t-il. Pour l’exposition En Conversion, il relèvera des motifs de carrelage du sol de la Taverne Gutenberg qu’il reproduira en plusieurs endroits du bâtiment avec ce matériau.

 

MAXIME RIZARD

Pas Vu, Pas Pris

néons, enceintes, lecteur mp3

 

Of The Cha

12 tirages gélatino-argentiques sur papier baryté montés sur bois, plexiglas, chaîne, peinture dorée

 

Sans titre (feat. Jean-Luc Blanchet)

Laque glycérophtalique noire brillante, hydroquinone, sulfite de sodium, bromure de potassium, thiosulfate de sodium sur toile

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Lioness walking Lion

tourne-disque, carton noir, miroirs

34 x 36 x 15 cm

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RIMA

cyanotype sur tapisserie

190 x 237 cm

(réalisé avec le soutien de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Lyon)

Inside Out

dispositif rotatif, 4 impressions jet d’encre

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Le corpus d’oeuvres produites pour En Conversion ont pour prémices ma découverte du lieu et les sensations provoquées alors. Au fil du temps passé à la Taverne Gutenberg et ses alentours, diverses figures et anecdotes ont contribué à tisser une trame narrative liée aux manifestations du désir et de la répulsion, de l’ineffable au représentable. Au moyen des différents composants s’additionnant les uns avec les autres en vue de médiatiser l’espace, je tente ici d’effleurer certaines significations et impressions révélées.

 

OLIVIER NEDEN

Jour blanc

Film Super8 numérisé

6 min 24 s

 

En montagne, l’expression « jour blanc » désigne un état particulier de la luminosité qui efface tous les détails du relief de la neige et qui est souvent accompagné d’un brouillard et d’un ciel très bas. Le sol neigeux se confond avec le ciel et la ligne d’horizon disparaît. On perd alors ses repères. Le brouillard et la neige étouffent les sons, la lumière est aveuglante et il est difficile de localiser le soleil derrière le brouillard, on est donc facilement désorienté et on peut perdre son chemin.

On se rapproche alors de la forêt pour se servir des arbres comme repères pour pouvoir continuer à avancer.