Pratique brute
Les tunneliers antiques devaient à bout de bras, de pelles, de pioches et de chignoles ferreuses créer le vide propice à nos déambulations civilisées. Un échantillonnage d’outils est invité au musée aujourd’hui tout excités d’être de nouveau amenés à revivre leur premier métier. Les mains les saisissent, ils vibrent, se débattent, crachent leur force, et, face à leur détermination, la matière fendille et se perfore. Le trou est parfois délicat, dessiné avec détermination mais sans presque aucun heurt. Ou, au contraire, c’est une déchirure, la feuille éclate se divise sous l’émotion du foreur. Le fils rouge du géomètre indique l’emplacement des deux ouvertures, la piste est longue et se courbe sous l’effort. On se demande combien d’hommes, de femmes et même d’enfants seront utilisés pour percer cet ouvrage…